
Dans le cadre de la conférence COLT 2025 organisée à Lyon en partenariat avec AILyS, pôle d’excellence en intelligence artificielle du site universitaire Lyon-Saint-Étienne auquel prend part l’ENS de Lyon, un petit déjeuner thématique s’est tenu dans les salons de l’Hôtel de ville de Lyon, le 4 juillet dernier. Retour sur cet événement qui a rassemblé des spécialistes du monde entier et mis en lumière le dynamisme de la région et du site Lyon-Saint-Étienne en matière d’innovation et de recherche sur l’intelligence artificielle.
Du 30 juin au 4 juillet 2025, était organisée à Lyon la conférence COLT 2025, événement international majeur en matière de Learning Theory, auquel était associé AILyS, pôle d’excellence dédié à l’intelligence artificielle du site universitaire Lyon-Saint-Étienne.
C’est dans ce cadre que s’est tenu, le 4 juillet, dans les salons de l’Hôtel de Ville de Lyon, un « Petit déjeuner de l’intelligence artificielle » consacré au « Rôle de la recherche fondamentale à l’âge des LLMs (Large Language Models) ». Concrètement, les Large Language Models (ou grands modèles de langage) sont des programmes d’intelligence artificielle capables de comprendre et de produire du texte en langage naturel, comme le ferait un humain, en s’appuyant sur l’analyse de gigantesques volumes de données.
Une rencontre entre les acteurs locaux et des spécialistes de l’IA venus du monde entier
Ce temps d’échange, composé d’une pause-café et d’une table ronde, a permis aux spécialistes de l’IA venus du monde entier de rencontrer les acteurs économiques et académiques locaux dans une atmosphère informelle, tout en donnant aux organisateurs l’occasion de présenter à ces visiteurs initiés – plus d’une centaine de personnes présentes – le tout récent pôle d’excellence AILyS, avant d’inviter des intervenants experts de différents domaines de l’IA à s’exprimer sur les problématiques clés du secteur.
Ainsi, Aurélien Garivier, coordinateur du projet AILyS et professeur à l'ENS de Lyon, a ouvert la discussion en rappelant le lancement d’AILyS, en avril 2025, et les projets qui vont s’ensuivre dans l’académie : « Grâce à la conférence COLT 2025, Lyon est actuellement la capitale mondiale de la théorie de l'IA pendant une semaine. Au-delà de cet événement exceptionnel, nous travaillons à construire un cluster IA visible, efficace et de tout premier plan, non seulement pour la recherche, mais aussi pour la formation et l’innovation, a-t-il déclaré. Notre projet s’appelle AILyS ; il s’appuie sur l’ensemble des institutions académiques, universités, grandes écoles, hôpitaux qui ont uni leurs forces dans cette initiative commune. Il démarre aujourd’hui grâce au financement collaboratif de ces établissements. Nous venons d’embaucher une cheffe de projet, Alexandra Marquet-Basset, qui nous rejoindra en août avec toute son expérience et son énergie. Au-delà du monde académique, AILyS a pour vocation de travailler avec le tissu industriel puissant de notre région. Parallèlement, nous identifions actuellement un petit nombre de projets concrets issus de notre travail de construction en 2023-2024, qui doivent démarrer sans plus attendre avec un soutien spécifique de la région. Pour lancer ces projets et cette nouvelle dynamique, un atelier aura lieu le 12 novembre au Campus du Numérique à Charbonnières : notez bien la date ! »
De l’apprentissage automatique à l’IA générative
Aurélien Garivier a ensuite laissé la parole à Julien Jacques, professeur à l’Université Lyon 2, qui a animé les débats autour de trois chercheurs impliqués dans l’innovation et tous experts de disciplines différentes, à savoir :
- Laurent Daudet : professeur à l’Université Paris Cité, spécialiste du traitement du signal et de l’apprentissage automatique, co-CEO et cofondateur de LightOn – entreprise française spécialisée en intelligence artificielle, qui vise à développer des technologies d’IA générative.
- Véronique Maume Deschamps : professeure à l’Université Claude Bernard Lyon 1, spécialiste en statistiques, directrice de l’Institut Camille Jordan et directrice de l’Agence pour les Mathématiques en Interaction avec l’Entreprise et la Société de 2018 à 2022.
- Éric Moulines : professeur à l’École Polytechnique, spécialiste de l’apprentissage statistique et du traitement du signal. Membre de l’Académie des Sciences.
« L’intelligence artificielle a connu un renouveau dans les années 2010, avec l’avènement de l’apprentissage profond (deep learning) et des résultats dépassant largement l’état de l’art dans certains domaines, comme la reconnaissance d’images, a introduit Julien Jacques. Mais en dehors de ces gains de performance, les applications restaient celles de l’apprentissage automatique traditionnel. Dans les années 2020, avec l’émergence de l’IA générative et des grands modèles de langage (LLM), un très grand nombre de nouvelles applications ont vu le jour. »
Après avoir demandé aux intervenants de rappeler ce qu’est un grand modèle de langage (ou LLM), il les a ensuite interpellés sur des thèmes tels que : « L’IA influence-t-elle les mathématiques fondamentales, que ce soit comme outil de recherche ou comme objet d’étude ? » ; « L’IA et les LLM sont-ils des sujets importants pour l’Académie des Sciences ? » ; « Quels sont les principaux défis que posent les LLM à la recherche en informatique et en mathématiques ? » ; ou encore : « L’émergence des LLM a-t-elle modifié les interactions entre le monde académique et l’industrie ? ».
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